Où en sommes nous avec les uretères ectopiques en 2022 ?

Article de F Merz et al. Schweiz Arch Tierheilkd. Juillet 2022

Le Bouvier de l’Entlebuch est prédisposé à l’ectopie urétérale et aux maladies associées des voies urinaires ainsi que des reins, ce qui peut entraîner des conséquences fatales. En raison de l’apparition de signes cliniques chez 11 % des chiens et en l’absence d’un test génétique pour l’ectopie urétérale, un dépistage a été introduit en 2008 pour permettre une sélection d’élevage basée sur le phénotype. Les orifices urétraux des chiens ont été visualisés par échographie et la rétention ou l’incontinence urinaire existante documentée. Les résultats du diagnostic ont été évalués de manière centralisée avec attribution à l’un des cinq phénotypes en fonction de la localisation des orifices urétéraux ainsi que de la forme des reins et des uretères. L’approbation pour la reproduction et les restrictions d’accouplement relèvent de la responsabilité des associations d’élevage respectives et les bouviers de l’Entlebuch présentant des uretères ectopiques extravésicaux et/ou des signes cliniques ont majoritairement été exclus de la reproduction. L’effet de cet accouplement sélectif basé sur le phénotype sur l’incidence de l’ectopie urétérale et de ses signes cliniques ainsi que les facteurs possibles influençant l’expression du phénotype ont été déterminés dans les cohortes de naissance après l’introduction du dépistage. L’analyse de l’ensemble des données de 1456 Bouviers de l’Entlebuch phénotypés a montré que, à 11 % contre 5 %, les mâles étaient plus fréquemment affectés au phénotype extravésical que les femelles. L’effet de la sélection d’élevage basée sur le phénotype a été examiné dans une sous-population composée de parents phénotypés et de leur progéniture (n = 876). La prévalence du phénotype extravésical est passée de 24 % dans les cohortes de naissance de 2005 à 2007 à 1,4 % dans les cohortes de naissance de 2015 à 2017.

Depuis 2015, presque aucun bouvier d’Entlebuch présentant une incontinence, un hydrouretère ou une hydronéphrose n’a été enregistré.

Une possible augmentation de la consanguinité due aux mesures de sélection supplémentaires visant à contrôler l’ectopie urétérale ne s’est pas produite. Par conséquent, tant qu’aucun test génétique n’est disponible, il est recommandé de poursuivre la sélection d’élevage basée sur le phénotype avec exclusion des chiens présentant une ectopie urétérale

extravésicale et/ou une hydrouretère/hydronéphrose/incontinence urinaire, tout en surveillant l’évolution du coefficient de consanguinité.